Bernard Sassi nous a quitté

samedi 23 août 2014
par  Jean-Paul Liégeois
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Bernard, braiseur à Bouzic.


Bernard Sassi nous a quittés. Bien trop tôt. Lui qui était une force de la nature, et qui se plaisait dans la nature, tant à son travail que lors d’une de ses grandes passions, la chasse, lui qui avait une vie saine, il a dû rendre les armes devant une maladie trop agressive. Et pourtant il s’est battu, comme il l’a toujours fait dans la vie.

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Le club de rugby où Bernard joua.

Né à Villeneuve sur Lot en 1961, où il a vécu sa jeunesse, il a commencé à travailler à Bordeaux dans les grands chais Mähler-Besse où il s’est marié et a eu deux fils, avant de se séparer. Excellent bricoleur, il a construit tout seul sa maison au Tuc à Montayral. A Bordeaux, sa grande passion était le rugby ; il joua une décennie au club de Bordeaux-Bègles au stade Chaban-Delmas. Et il y allait. Nez cassé, bagarres amicales étaient fréquents.

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Bernard au Marathon du Médoc 2008 (photos Maindru)


Il a quitté Bordeaux pour venir vivre à St Aubin de Nabirat en 2005, la nature lui manquait trop. Il y est rapidement devenu le cantonnier ainsi qu’à Nabirat. A Saint Aubin, il s’est investi à fond, tant via le comité des fêtes que via la société de chasse. Il y était connu comme ayant un caractère fort et un franc parler sonore, mais surtout comme quelqu’un de gentil, serviable et toujours présent dès que l’on avait besoin de lui. Il ne partait pas souvent en vacances mais ses copains - ils étaient partis en groupe - n’ont pas oublié celles qu’ils ont passées avec lui en Espagne, qui furent formidables.
Son excellente forme physique lui a permis de faire plusieurs fois le marathon du Médoc. Il fit son dernier en 2008.

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Le 31 décembre 2007, lors du réveillon à la cabane de chasse, un coup de foudre réciproque avec Sylvie l’amena à Bouzic, malheureusement pour quelques années seulement. Il fut un compagnon formidable pour Sylvie mais aussi pour sa famille, en particulier Jean-Michel et Elodie. Arrivé à Bouzic, il s’est directement investi dans les marchés où il était un braiseur particulièrement efficace.

Il fut aussi un pilier de la Société de chasse de Florimont-Bouzic où il est arrivé en 2007, son secrétaire, Jean-Michel Gorvel, tout comme Guy Born , Président de la Société de Chasse de Saint Aubin et sa femme Maria en témoignent. Comme toujours, Bernard y était volontaire et s’y est investi. Il a passé l’examen de directeur de battue à Périgueux en 2008, de piégeur agréé en 2009 et a passé la formation à l’examen initial du gibier sauvage en 2012, à chaque fois avec des amis chasseurs et dans une ambiance épatante.

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A peine arrivé à Florimont-Bouzic, lors de son 2ème week-end de chasse, Bernard a tué son premier sanglier. Le sanglier était son animal fétiche, même s’il chassait un peu la plume -le canard sauvage, le faisan, la bécasse- avec son beau-frère Jean-Michel. D’ailleurs, il a choisi une chienne, Fanny, un Gascon, pour faire le pied de sanglier. Et il n’hésitait pas à aller au charbon : quand un sanglier est entré dans l’enceinte de l’école de Nabirat (un dimanche, heureusement !), c’est Bernard qui s’est chargé de l’attraper au lasso. Il n’y avait pas d’autre candidat. Pour les "corvées", il était là aussi, que ce soit pour clôturer le maïs de propriétaire, pour le comptage du gibier ou pour celui des places de brame pour le cerf. Toujours là. Et toujours avec un grand sourire.
Ne parlons pas de son efficacité pour trouver cèpes et girolles ! La Nature était sa nature.

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A riom es Montagne avec les Bouzicois du marché.


A Bouzic, il s’est investi jusqu’au bout comme bénévole aux marchés de Bouzic dans une des activités les plus dures, préparer et distribuer les braises. Les jours où il fait frais c’est déjà pas mal mais les jours de canicule, il faut le faire. Une petite sangria au bar ensuite ne faisait pas de mal !

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Au bar pour une petite sangria maison avec ses amis braiseurs


Et, bien sûr, il fut un merveilleux compagnon pour Sylvie même si les deux dernières années ont été très difficiles. Force de la nature, donc, tant physiquement que psychiquement, il ne s’est jamais plaint lors de sa lutte contre le cancer qu’il voulait absolument battre. Et Sylvie était là pour lui faire passer les moments de cafard inévitables.

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Avec Sylvie, sa compagne des moments merveilleux comme difficiles


Bernard, tu nous as quittés en ce mois de mai 2014 à un peu plus de 50 ans. Nous te regretterons longtemps. Nous te regrettons déjà beaucoup. Mais ton départ est également une aube. Une aube dure mais qui est là annonçant une nouvelle période de vie. Si tu pouvais nous faire passer un message, nous sommes certains que ce serait "Eh Sylvie, mon bébé ! Eh les gars ! Du nerf que diable ! Il y a encore pas mal de choses à faire qui valent la peine ! Après l’hiver, le printemps ! Allez-y avec entrain et efficacité et pensez à moi en particulier dans les périodes où ça coince !" Comme l’a écrit Federico Garcia Lorca "Rien n’est plus vivant que le souvenir".

Je voudrais te dire que ton visage, ton sourire, je les vois sans cesse. Que tes mots, ta voix, je les entends toujours. Je voudrais tellement te revoir pour te dire tout, pour te dire rien. Tu me manques tellement. Sylvie.


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Bernard parmi les bénévoles du Marché de Bouzic, lors du voyage annuel, ici dans le Cantal